PAUCOT, Henri (1877-1957)

PAUCOT, Henri

Né à Saint Omer, le 27 décembre 1877.

Après des études aux lycées de Douai et de Coutances, Henri Paucot suit des études médicales à Lille. Il est l'interne du Professeur Oui en 1900 à 23 ans. Il a soutenu sa thèse De l'absence congénitale du vagin et de son traitement opératoire en 1903.

Il devient chef de clinique, puis praticien, et enfin chargé du cours théorique d'accouchement et d'hygiène de la première enfance aux étudiants de médecine et aux élèves sages-femmes.
Il devient lui-même l'élève de Pinard et de Couvelaire, à Paris.

Il devient agrégé d'obstétrique en 1920. En 1923, il est titulaire de la chaire d'accouchement et d'hygiène de la première enfance (1923-1927). En 1937, il arrive la clinique obstétricale de l'Hôpital de la Charité qu'il dirigera jusqu'en 1947. Il organisera l'école des sages-femmes. Il accède à l'honorariat en 1948. Ce fut un enseignant remarquable. Sa production scientifique fut importante. Ce fut également un excellent chirurgien.

Créateur de la Mutualité Maternelle, fondateur de multiples consultations pré et post-natales, il était l'ardent défenseur de l'idée du certificat prénuptial, inventé par Leclercq et Vervaeck.
Il était Président honoraire de la Mutualité maternelle, Président puis Président honoraire des gynécologues français, membre de nombreuses sociétés scientifiques françaises et étrangères, membre du Conseil Supérieur d'Hygiène Sociale.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il aida les jeunes qui voulaient passer en France Libre. Il reçoit " La Voix du Nord " comme il avait reçu de 1915 à 1918 " L'Oiseau de France ". Il fait circuler cette presse clandestine parmi ses amis, ses élèves. Le 26 juin 1941, c'est la perquisition et l'arrestation. En 1941, le Conseil de guerre allemand le condamna à trois ans de prison et il fut emprisonné à Loos. Au début, il est isolé puis il fait exerce sa médecine. Il bénéficia d'une mesure de clémence et il est libéré le 24 novembre 1942.

Il s'intégra alors dans le réseau de résistance du Capitaine Michel (OFACM). Il reçoit et aide les aviateurs Anglais, Canadiens, Américains. Il leur procure des logements, des cartes d'alimentation. Il équipe le groupe en matériel médical, crée des postes de secours, il fournit des anesthésiques pour les attentats et du cyanure de potassium aux membres du groupe décidés à mourir plutôt qu'à parler.
Il fonde le 10 janvier 1943 l'Union Nationale des Résistants Français condamnés par les Conseils de guerre allemands. Plus tard, il est nommé par le Préfet Président départemental du Comité d'organisation de secours aux organismes de résistance, Président du Comité d'épuration des fonctionnaires. Il est élu Président de l'Union Nationale des Combattants Volontaires de la Résistance et de l'Union Nationale des Membres de la Résistance.

Il est fait Officier de la Légion d'Honneur, reçoit la médaille de la Résistance avec rosette, la médaille de l'Internement et de la Déportation, la Croix du Combattant Volontaire 1939-1945 à titre militaire.

Sources :

  • Le Professeur Henri Paucot (1877-1957). Lille Médical, 3e série, 1957, tome 2, n°6.
  • Biserte G. Histoire de la Faculté Mixte de Médecine et de Pharmacie de Lille. 1976, Tome II