GUERRIN, François (1926-1993)

François Guerrin

Professeur de médecine expérimentale et biologiste des hôpitaux, Maître de conférences, patron de thèse, directeur du mensuel " Lille - médical ", le docteur François Guerrin, était né le 4 août 1926, à Lille, et avait la charge de chef de clinique aux explorations fonctionnelles respiratoires de l'hôpital Calmette.

Il est décédé le 20 février 1993, à Leubringhen, dans le Pas-de-Calais, après une maladie longue et invalidante qui lui fut très douloureuse vis-à-vis de son autonomie ; Il allait être en retraite quelques semaines plus tard lorsque cet accident vasculaire qui lui arriva le 1er mai 1991 faucha toute liberté et indépendance. Son plus grand désir d'écrire un livre sur sa vie et ses recherches n'a pu être réalisé.

Son épouse a été d'une grande force dans cette souffrance et l'a accompagné jusqu'à la fin de sa vie avec beaucoup d'amour et d'abnégation. Elle avait déjà, il est vrai, participé à sa vie de médecin et de professeur, le soutenant dans les épreuves et heureuse lors de ses réussites.
Ensemble, ils eurent cinq enfants qu'ils ont éduqué dans le respect des autres et dans la liberté du choix de leur vie.

Initialement, le docteur Guerrin s'était spécialisé dans la gastroentérologie. Brillant étudiant : certificat d'études supérieures de physique, chimie et histoire naturelle en 1946, certificat de chimie biologique en 1955, de biologie générale en 1956, diplôme national d'hydrologie en 1951, de radiologie et d'électrologie en 1954, il a toujours étudié et travaillé avec acharnement et volonté. Cherchant sans fin à se perfectionner. On peut admettre qu'il avait un petit faible pour les titres universitaires mais, en fait… Ce n'est que normal après tant de labeur assidu !

Externe des hôpitaux de 1947 à 1951, interne des hôpitaux de 1951 à 1955, délégué dans les fonctions de médecin assistant de 1959 à 1960, nommé médecin assistant des hôpitaux en 1960 et biologiste des hôpitaux en 1963, il s'est ensuite consacré à l'enseignement et à l'éducation.

Maître de médecine subaquatique et hyperbare, à la faculté de médecine du Centre Hospitalier Universitaire de Lille, il a contribué et participé à l'installation du caisson hyperbare à Calmette, sous la responsabilité du professeur Wateel, chef de service à l'époque.

Passionné par la mer, la natation, les marins, la plongée sous-marine, il passait de nombreuses heures sur son flobard et adorait pêcher en pleine mer, ceci dans le village de ses vacances d'enfant, à Audresselles, dans le Pas-de-Calais, aux " Poissonnets ".

Son père, médecin des facultés de Paris, diplômé en mars 1912, médecin major de la guerre 1914/1918, exerçait à Lille, rue Patou et lui a été d'une bénéfique influence. Malheureusement, son décès précoce accentua l'arrivée d'une maturité prématurée en faisant de lui un chargé de famille.

Sa mère Suzanne Deranlot, diplômée des beaux-Arts de Paris, se reconvertit dans un commerce de bonneterie installé à Lille, rue nationale.Et le soutint du mieux qu'elle le pouvait.

Doué pour le dessin et les études, grand sportif, ( il pratiquait également l'aviron) le docteur Guerrin aimait la gastronomie et appréciait de partager un bon repas avec ses amis ou ses proches. On peut dire qu'il était fin gourmet et un fin palais !

Humaniste et plein d'enthousiasme, il était aimé pour son accueil, son humour parfois teinté de " légère ironie ", son dévouement ainsi que son authentique capacité à écouter les autres et à chercher à les comprendre. Certains de ses élèves se souviennent de lui et de son aide durant leurs études avec beaucoup de reconnaissance. D'autres élèves se rappellent quant à eux, avec émotion, sa gentillesse vis-à-vis des malades hospitalisés et son respect des personnes qui lui étaient confiées.

Cet hommage lui ait rendu afin que sa mémoire se perpétue. Le temps passe vite, les gens oublient, et c'est ainsi que ceux qui ont travaillé pour aider les hommes en souffrance et faire avancer la médecine ne sont plus ni remerciés, ni honorés par les plus jeunes générations qui ne les connaissent pas.

Nous remercions Mme Véronique Guerrin pour cet article.
Photographie prise en 1988 par M. Rémi Guerrin que nous remercions.