Tourcoing - Hospice d'Havré

Hospice d'Havré de Tourcoing

Protection
Chapelle, façade de l'aile du réfectoire et galeries du cloître avec leurs consoles sculptées inscrites à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques (arrêté du 6 avril 1981).

Historique
La comtesse de Saint-Pol, Mahaut de Guisnes, fonda en 1260 un hospice pour sept femmes âgées et pauvres de Tourcoing. Cette donation fut confirmée par la comtesse Marguerite de Flandre, elle-même fondatrice d'un hôpital à Seclin.

A la demande des administrateurs de l'hospice, les Sœurs grises, franciscaines de Comines, établirent en 1630-1631 une institution appelée hospice Notre-Dame des Anges pour abriter l'hospice, une école de filles et un couvent. Les bâtiments conservés aujourd'hui sont ceux du monastère édifié de 1631 à 1747. L'aile du dortoir et du réfectoire fut achevée en 1632 ; la construction de la chapelle s'étala entre 1644 et 1656. Les trois autres ailes du cloître furent construites dans la première moitié du 18ème siècle.

Le 4 novembre 1792, l'établissement fut fermé avec le départ des Sœurs grises. Elles réintégrèrent les lieux en 1801 jusqu'en 1851. Les Sœurs de l'Enfant-Jésus les remplacèrent en 1853 ; une administration des Hospices se mit en place pour gérer l'établissement devenu hospice général et mixte. De nouveaux bâtiments furent élevés : un bâtiment des orphelins (1868), un fumoir (1884), des ateliers pour les orphelins (1893), des bains et une salle des fêtes (1901).

Hospice d'Havré de Tourcoing
Architecture 
Les religieuses se consacrant davantage à l'enseignement qu'à l'accueil des vieillards, les bâtiments de l'hospice de Tourcoing diffèrent de ceux des hospices Comtesse et Notre-Dame de Seclin. Il n'y a pas de salle des malades dans l'axe de la chapelle qui se détache en plus nettement des autres bâtiments. Sa nef unique est couverte d'une fausse voûte lambrissée en berceau brisé et éclairée par des fenêtres cintrées dont les réseaux dessinent des soufflets et des mouchettes. Dans le chœur, un retable monumental décoré de boiseries sculptées s'élève jusqu'à la voûte ; dans sa partie supérieure, il abrite la statue de Notre-Dame des Anges dite " Notre-Dame reposante ", bénie en 1633 par l'évêque de Tournai.

Le style architectural lillois du 17ème siècle se retrouve à la chapelle et à l'aile de 1631 : les murs de brique reposent sur des soubassements en grès ; aux chambranles des fenêtres alternent les assises de brique et celles en pierres de Lezennes. Ce style s'harmonise bien avec le style classique français des trois autres ailes. Les galeries du cloître sont couvertes de voûtes en pendentifs, maçonnées en brique ; les arcs doubleaux séparant les travées retombent sur des culots ornés de cartouches, d'angelots, de guirlandes de fleurs et de fruits, de coquillages.


Photographies :
  • Cour intérieure de l' Hospice d'Havré
  • Chapelle de l'Hospice d'Havré