BONTE, Gérard (1908-1978)

Le Docteur Gérard Bonte laisse, longtemps après sa mort, le souvenir d'un grand radiologiste s'intéressant avec la même inventivité et la même réussite à tous les domaines de la radiologie. Il peut être considéré comme un chef d'école de la radiologie Lilloise. Né à Lille en 1908, Gérard Bonte y fait ses études de médecine. C'est à Paris qu'il se forme à la spécialité qu'il a choisie et qui était aux prémisses de son développement : le professeur Antoine Béclère (1856-1939) est en effet considéré comme le fondateur de la radiologie française. Après ses études de Radiologie, le Docteur Gérard Bonte devient assistant des hôpitaux de Paris. En 1936, il a 28 ans, il revient à Lille et très vite fait fonction d'assistant auprès du Docteur Dubly qui avait créé à l'Hôpital de la Charité l'embryon d'un futur service de radiologie. Dès 1939 il dirige le service de radiologie de l'Hôpital Calmette et se spécialise dans le Radio-Diagnostic. Il prend une part active dans les travaux de l'école lilloise sur la segmentation bronchique. Un des premiers en France il pratique l'aortographie des membres inférieurs avec injecteur de contraste à haute pression. En 1955 il publie chez Doin éditeurs un ouvrage sur la tomographie axiale transversale préfacé par le Professeur Charles Gernez-Rieux. Lorsque s'ouvre en 1948 la clinique Neurologique et Psychiatrique dirigé par le professeur Paul Nayrac à l'hôpital suburbain de Saint-André et qu'en 1950 se développe la Neurochirurgie avec le Professeur Emile Laine, les besoins en radiologie s'accroissent et c'est le Docteur Bonte qui organise le service de neuroradiologie. Il va se faire aider par le Docteur Cécile et par le Docteur Riff. Des travaux sur la myélographie gazeuse, sur l'artériographie vertébrale seront alors publiés.

Mais c'est dans le service de Radiologie de l'Hôpital de la Charité que son équipe se développe dès le début des années cinquante et qu'après sa nomination officielle comme Radiologiste des Hôpitaux en 1957 il projette et structure la Radiologie Ouest de la Cité Hospitalière. Il s'agit d'un grand service qu'il anime avec la collaboration active de nombreux élèves qu'il a formés et qu'il a su s'attacher. Il participe largement à l'enseignement du Radio-Diagnostic aux futurs spécialistes de la discipline. Il est expert national dans l'évaluation des produits de contraste. Très exigeant sur la qualité des images " qui seules permettent un diagnostic aisé " il proclamait aussi " le savoir, c'est bien, les savoir faire c'est mieux, mais le faire savoir c'est ce qu'il y a de mieux ". Effectivement sa réputation nationale et internationale était grande dans les congrès où il présentait les travaux de son équipe avec une qualité d'images exceptionnelle. L'auteur de sa chronique nécrologique de décembre1978 ajoute ce commentaire : " fort d'une honnêteté intellectuelle qu'il avait intransigeante, il croyait ce qu'il faisait et le réalisait dans l'enthousiasme et l'allégresse ".

Son dynamisme était communicatif et, étant de nature généreuse, il ne se laissait pas arrêter par les difficultés matérielles qui auraient pu contrarier ses projets. Il facilitait la carrière de ses élèves et était sensible à leur réussite professionnelle. Très doué pour les contacts humains dans les diverses circonstances de son existence, vie professionnelle, vie amicale et familiale, relations avec ses collègues français ou étrangers, il marquait chacun de son empreinte et n'engendrait pas la mélancolie. Ses dernières années furent marquées par de graves soucis de santé qu'il surmontait avec courage et ténacité entouré par son épouse et sa famille. L'attachement de son entourage, de ses amis et de ses élèves était aussi la marque de la personnalité de celui qui fut un des grands radiologistes de son époque.

Biographie rédigée par le Professeur Henri PETIT